Rentrée littéraire d'hiver - 2022
UNE AVALANCHE DE LIVRES
La Rentrée Littéraire d'hiver est un évènement culturel qui s'étend de début janvier à fin février. Plus de 500 romans français et étrangers se retrouvent, sur un temps très court, sur les présentoirs des librairies. La Rentrée Littéraire de l'hiver 2022 propose 545 romans, dont 385 français. À ceux-là s'ajoutent près de 100 essais, récits et mémoires. La plupart passeront inaperçus puisque le monde de l'édition s'acharne à diluer de très beaux livres dans un étourdissant déballage désormais semestriel. En effet, n'oublions pas que la Rentrée Littéraire d'automne, qui débute après le 15 août et s'achève à la Toussaint, fait plus de bruit encore, étant suivie de la course aux prix littéraires les plus prestigieux (Goncourt, Médicis, Renaudot...). De quoi donner le tournis !
UNE RADIOGRAPHIE LITTÉRAIRE DU PRÉSENT
La parure hivernale de ce jeu de massacre n'a rien à voir avec la déferlante collapsologique du précédent cru, même si Les jours suivants, de Caroline Sers (Calmann-Lévy) soumet ses protagonistes à une panne d'électricité aussi géante que soudaine et inexpliquée qui rappelle La grande panne, de Hadrien Klent (Le Tripode, 2016). Aymeric Caron, avec Nous mourrons de nous être tant haïs (R. Laffont), livre une épopée qui s'achève dans le chaos planétaire de l'année 2059.
Les problématiques liées à la condition des femmes ou des afro-américains sont, elles-aussi, discrètes. Les éditions Autrement se risquent avec Jason Mott qui interroge l’héritage noir américain dans L’enfant qui voulait disparaître. La menace terroriste n’est pas plus présente, seuls Sophie Carquain (Juste à côté, Charleston) et Thierry Vimal (Au titre des souffrances endurées, Cherche Midi) revenant sur les attentats qui ont meurtri la France.
Le spectre de la pandémie ne vient pas hanter plus de trois textes, dont Pollution, de Tom Connan (Albin Michel), qui suit un jeune diplômé au chômage partiel pour cause de Covid. Mais son errance relègue la crise sanitaire en toile de fond pour le confronter à une spirale meurtrière.
Les enjeux écologiques passearient presque inaperçus sans les textes revigorants de Didier Desbrugères (Le monde est un bel endroit), de Franck Maubert (Histoires naturelles), et de Joël Baqué (Le zoo des absents, P.O.L), lequel s’empare de la souffrance animale.
Mais à part ça, quoi de neuf ?
DE NOUVELLES OBSESSIONS… TRÈS LITTÉRAIRES
« L’Hiver Littéraire », pour reprendre la bannière des éditions Plon, décline de nouvelles obsessions : pas moins de 50 titres mettent en scène des peintres, des sculpteurs, des musiciens, des chanteurs, des écrivains, des éditeurs, des libraires et même des bibliothécaires, qui placent l’espoir d’une libération dans l’art. C’est le cas de Matt Haig qui nous emmène, avec La bibliothèque de minuit (Mazarine), dans une passion bibliophilique pleine de sortilèges. Yasmine Chami se penche sur le quotidien d’une femme qui se reconstruit grâce à la sculpture (Dans sa chair, Actes Sud). Denis Jeambar raconte le parcours d’Une femme sans larmes, à la fois chanteuse célèbre et… agent des services secrets israéliens.
L’art salvateur est donc la thématique dominante qui se dessine dans l’ombre des figures de proue de cette rentrée, dont le volumineux Houellebecq (Anéantir, Flammarion, 730 pages) qui, lui, s’érige en phare. On retrouvera également Éric Neuhoff (avec un roman intitulé Rentrée littéraire, chez Albin Michel), Karine Tuil, Leïla Slimani, Franck Pavloff, Frédéric Beigbeder, Philippe Besson, Jean teulé, Pierre Lemaître, Jeanne Benameur, Véronique Olmi, David Foenkinos, Justine Bo, Geneviève Brisac, Haruki Murakami, Louise Erdrich, Jon Kalman Stefansson… Autant de figures montantes ou déjà bien établies du panorama littéraire. Mais notre attention pourra se porter sur des perles qui ont peu de chance d’être repérées, à moins que la magie du bouche-à-oreille n’opère…
UN FOISONNEMENT LITTÉRAIRE
Au-delà de la stratégie mercantile et des effets d’annonce des éditeurs, relayés par les médias, chaque moisson livre ses trésors. Mais parce qu’il n’est pas évident de s’y retrouver, la Médiathèque départementale des Alpes de Haute-Provence a fait une sélection de 130 titres qui seront rapidement mis à la disposition des lecteurs du réseau de 89 bibliothèques qu’elle dessert. Si la plupart des publications ne restent que quelques semaines sur les étalages, le choix de la Médiathèque continuera, au-delà de l’engouement médiatique, à défendre les textes porteurs des valeurs, de la poésie et de la légèreté dont notre monde a tant besoin. En voici un échantillon volontiers espiègle, déconcertant, bref : singulier !
Retrouvez toute la sélection ici et là.
La Rentrée Littéraire d’hiver est un évènement culturel qui s’étend de début janvier à fin février. Plus de 500 romans français et étrangers se retrouvent, sur un temps très court, sur les présentoirs des librairies. La Rentrée Littéraire de l’hiver 2022 propose 545 romans, dont 385 français. À ceux-là s’ajoutent près de 100 essais, récits et mémoires. La plupart passeront inaperçus puisque le monde de l’édition s’acharne à diluer de très beaux livres dans un étourdissant déballage désormais semestriel. En effet, n’oublions pas que la Rentrée Littéraire d’automne, qui débute après le 15 août et s’achève à la Toussaint, fait plus de bruit encore, étant suivie de la course aux prix littéraires les plus prestigieux (Goncourt, Médicis, Renaudot…). De quoi donner le tournis !
UNE RADIOGRAPHIE LITTÉRAIRE DU PRÉSENT
La parure hivernale de ce jeu de massacre n’a rien à voir avec la déferlante collapsologique du précédent cru, même si Les jours suivants, de Caroline Sers (Calmann-Lévy) soumet ses protagonistes à une panne d’électricité aussi géante que soudaine et inexpliquée qui rappelle La grande panne, de Hadrien Klent (Le Tripode, 2016). Aymeric Caron, avec Nous mourrons de nous être tant haïs (R. Laffont), livre une épopée qui s’achève dans le chaos planétaire de l’année 2059.